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La féminisation des noms de métiers adoptée par l’Académie française (il était temps)

Hier, le 28 février 2019, l'Académie française a adopté à une large majorité un rapport sur la féminisation des noms de métiers soulignant qu'il n'existait « aucun obstacle de principe à la féminisation » de ces mots. Le texte explique qu’elle relève « d'une évolution naturelle de la langue, constamment observée depuis le Moyen Age ». On pourrait reprocher à l’Académie d’avoir parfois montré des tendances conservatrices (doux euphémisme), mais mieux vaut tard que jamais.


L’institution ne compte pas pour autant dresser une liste exhaustive des noms de métiers et leur féminisation, pas plus que des règles strictes. Elle sait que c'est la vitalité de la langue qui tranchera. Cela dit, il n’est pas question de légiférer, l’Académie se contente d’être la gardienne du « bon usage ». Il ne s’agit pas d’avaliser toutes les nouveautés, ni de les freiner d’ailleurs, mais « d’étudier quelles évolutions pratiques il serait souhaitable de recommander » en dégageant, parmi les usages, « ceux qui attestent une formation correcte et sont durablement établis ».




L'Academie française retient dans son rapport des mots jusqu’à présent tabous comme « professeure ». Elle tient à préciser que l’emploi de ces formes en « eure » qui fait débat ne constitue pas une menace pour la structure de la langue, à condition toutefois que le « e » muet final ne soit pas prononcé. Dans cet élan, l’Académie accepte également « auteure », « autrice » et « écrivaine ».


La féminisation des noms de métier est une mesure déjà en vigueur depuis une quarantaine d’années dans nombre de pays francophones comme la Belgique, la Suisse ou la province canadienne du Québec. Enfin, si la France avait de nouveau une femme à la tête de son gouvernement, elle s’appellerait sans doute « première ministre », et « présidente » si elle occupait la plus haute fonction. Pour ce qui est de « chef d’État », en revanche, il est à craindre que le féminin tarde encore à s’imposer.

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