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‘Auteure’ ou ‘autrice’ : quel est le féminin du mot 'auteur’ ?


La féminisation des métiers en français est très en vogue aujourd’hui, mais comme il s’agit de langue française, on ne peut pas faire les choses simplement. Prenons le mot ‘auteur’. Quel est son féminin ? Auteure, auteuse, autrice, autoresse, auteuresse, femme-auteur ?


Les deux termes qui apparaissent le plus souvent sont ‘auteure’ et ‘autrice’, avec un nombre d’occurrences tout de même plus élevé pour le premier terme. Peut-être à tort, d’ailleurs… Alors, pourquoi préférons-nous ‘autrice’ ? - D’abord, le mot ‘autrice’ était déjà utilisé il y a plus de 1.000 et jusqu’au XVIIe siècle, quand la toute jeune Académie française, un brin machiste, l’a rejeté, avant d’enfoncer le clou en 1891, affirmant que le métier d’écrivain ne convenait pas aux femmes, et que le terme ‘autrice’ ‘déchirait les oreilles’ (sic).

- Ensuite, cette même Académie, qui a toujours freiné des quatre fers la féminisation des métiers, a récemment exprimé une préférence pour ‘auteure’, emboîtant le pas au tout aussi réactionnaire Conseil supérieur de la langue française. Cela nous paraît une raison suffisante pour s’opposer à ‘auteure’.

- Enfin et surtout, il est aussi plus logique sur le plan lexical. Rappelons la règle : Si le nom a le même radical que le verbe correspondant, le féminin se fait en –euse. Verbe chanter, un chanteur, une chanteuse ; verbe servir, un serveur, une serveuse. Si le nom et le verbe ont un radical différent, le féminin se fait en –trice. Verbe produire, un producteur, une productrice (il n’y a pas de verbe ‘producter’) ; verbe rédiger, un rédacteur, une rédactrice (il n’y a pas de verbe ‘rédacter’). En l’absence de verbe ‘auter’, la forme ‘autrice’ s’impose.


Et voilà. CQFD.


Illustration : 'A lady writing at a desk', par The Master of Female Half-Lengths

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