Étudiants étrangers : combien vont coûter les études universitaires en France ?
Dernière mise à jour : 24 nov. 2018
Comment justifier l'augmentation des frais universitaires des étudiants extra-européens pour étudier en France dès la rentrée 2019 ? Pour le gouvernement, l’objectif est d’améliorer les conditions d’accueil et de financer davantage de bourses. C’est, selon le Premier ministre Edouard Philippe, un "choix fort", "qui nous permettra de mieux accueillir les étudiants qui choisissent la France", et "un choix mesuré". Combien d’étudiants étrangers y a-t-il en France ? Aujourd’hui, un peu plus de 350 000 étudiants étrangers étudient en France. Avec sa nouvelle stratégie, le gouvernement ambitionne de porter, d’ici à 2027, ce nombre à 500 000. La France est le premier pays d’accueil non anglophone, et la quatrième destination mondiale pour les étudiants internationaux. Malgré une remontée depuis 2016, le nombre d’étudiants étrangers a baissé de 8% entre 2010 et 2015.
Et d’où viennent-ils ?
Le Maroc, l’Algérie, la Chine, l’Italie, la Tunisie et le Sénégal sont les pays les plus représentés. Parmi ces étudiants, 79,9% vont à l’université et représentent 14,6% du nombre total d’inscrits à l’université.
Pour quel prix ? Les Français payent 170 euros pour une année de formation en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat.
Les étudiants faisant partie de l’Espace économique européen (EEE) payent les mêmes sommes. Ils ne sont pas concernés par la future hausse.
Les étudiants hors EEE : jusqu'à cette année, les montants étaient les mêmes.
A partir de la rentrée 2019, il faudra payer 2.770 euros en licence et 3.770 euros en master et doctorat, soit, selon le gouvernement, "un tiers du coût réel" d’un étudiant étranger pour les finances publiques. Par ailleurs, 14 000 bourses d’exemption de frais seront créées, visant principalement les étudiants de pays en développement.
Lors de la présentation de la nouvelle stratégie, Edouard Philippe a souligné : "Nous resterons très en-dessous des 8 000 à 13 000 euros de nos voisins néerlandais et des dizaines de milliers de livres en Grande-Bretagne, et de la plupart des pays européens, sans évoquer bien sûr la situation sur la continent nord-américain."
Les deux principaux syndicats étudiants français ont vivement critiqué ces annonces. "Ce n’est pas aux étudiants de contribuer au sous-financement de l’enseignement supérieur par l’Etat", a déclaré le premier syndicat étudiant, la Fage. Une augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers va entraîner "un renforcement de la précarité sociale et une fermeture des portes de l’enseignement supérieur français", prévient de son côté l’Unef.